Le Saturnien Très chère mélancolie et sobre ennui ! Cette charnière vie humaine Je me préférai proscrit des saluts mielleux N’est-ce pas troublant de vouloir tantôt Dans la cité des corps futiles Que faire d’un espoir qui fuit une crainte ? Je me consacrai donc à l’innérrance (3) |
Serait-ce sous un ciel rude au soleil Au diable les silences insipides, Et puis, de ne plus rien comprendre, Au diable les silences insipides, Devenu sensible aux amitiés, On me déposera en terre à l’abri des vents Lama Shérab Namdreul |
Notes (1) Cf. Carna : le nom de Carna est à rapprocher du radical indo-européen *ker- (« trancher, couper ») ce qui me permet de faire le lien avec le “kapala” qui, dans l'offrande des reliefs de la pratique de “Tcheu des cinq Dakinis”, est rempli de cinq humeurs et cinq viscères. Offrande de viscères qui étaient offerts à Carna. (2) Un mix entre sombre et sobre. (3) À ne pas confondre avec “inerrance”. Innérrance est le nom d’un programme initié en 1996 lors de méharée dans le désert de Mauritanie. (4) Cf. Janus qui a pour parèdre Carna. Les notes (1) et (4) ont été ajoutées après la composition de ce texte. Ce fut une agréable surprise de découvrir, au fil de mes récentes lectures, des correspondances entre les mythologies et mes intuitions de jeunesse. Par exemple la déesse Carna qui fait écho avec l'association des concepts de “chair, charité, charnière et charnier" que j'écrivis en 1981 et dont j'enseigne aujourd'hui la signification yogique. Je suis convaincu de l'effiscience d'une sphère imaginale et archétypale dont on a l'accès par la contemplation créatrice (Cf. La Rosaire de mots vajras). J’encourage les élèves du vajrayana à écrire leur texte et de faire de l’écriture un yoga de l’inspiration imaginale. Lama Shérab Namdreul |